20 septembre 2019
Bien qu’il accueille positivement l’annonce du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux de l’investissement de 7,5 millions de dollars pour le déploiement d’interventions en milieu scolaire, le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, s’interroge sur l’approche adoptée pour ce dossier.
Éric Pronovost reconnaît qu’« il vaut mieux agir de façon préventive pour éviter que survienne un problème ». Il voit donc d’un bon œil que l’on confie un travail de prévention à des techniciennes et techniciens en travail social ou à des techniciennes et techniciens en éducation spécialisée, selon les besoins des milieux et des ressources disponibles.
Par contre, le président de la FPSS-CSQ ne comprend pas pourquoi la coordination de ce projet a été confiée à une association, plutôt qu’à des gens du ministère. Il considère que « c’est un peu particulier de faire appel à un organisme externe, plutôt que de faire confiance à des gens qui connaissent déjà le milieu? »
De plus, Éric Pronovost déplore que l’association mandatée souhaite rejoindre des organismes communautaires, alors que l’on peut déjà compter sur des ressources précieuses sur le terrain qui sont en mesure de répondre aux besoins. « Il y a certes une pénurie de personnel dans certains secteurs, mais en offrant de meilleures opportunités, il serait certainement possible d’attirer du personnel en offrant des postes plus attrayants », précise-t-il.
Éric Pronovost reconnaît toutefois qu’« il faut agir rapidement pour s’assurer que les jeunes ne se retrouvent pas en situation de dépendance, car cela nuit considérablement à leur développement. »
Ratio de 1 pour 1 000
D’autre part, le leader syndical est d’avis que le ratio d’une intervenante ou d’un intervenant en dépendance pour 1 000 élèves est un bon début. Cependant, il souhaite qu’« on améliore ces ratios pour répondre plus adéquatement à la demande, car il y a d’autres problèmes qui surviennent souvent lors de ces interventions. »
« Il ne faudrait pas que pour des raisons de restrictions budgétaires, on limite les interventions auprès des jeunes ayant des besoins. De plus, il faudra faire preuve de souplesse envers les établissements comptant moins de 1 000 élèves et qui se retrouveront avec des personnes ressources disposant de moins d’heures d’intervention. Il ne faudrait pas imposer plus d’insécurité à des gens qui occupent déjà un emploi précaire. »
En conclusion, le président de la FPSS-CSQ considère qu’il y a encore trop d’inconnu et d’improvisation autour de l’annonce qui vient d’être faite. « Une fois encore, le personnel de soutien scolaire n’a pas été consulté. C’est regrettable. Le ministre de l’Éducation devrait comprendre qu’il aurait intérêt à faire confiance au personnel de soutien scolaire travaillant dans les commissions scolaires pour l’aider à répondre aux besoins du milieu scolaire. »