17 septembre 2024
La violence subie par le personnel de soutien scolaire au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord touche près de trois personnes sur cinq. On remarque également un nombre important de démissions du personnel de soutien scolaire au CSS de la Rivière-du-Nord au cours des cinq dernières années.
Cela inquiète le vice-président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Stéphane Soumis, à l’occasion de son passage en Rivière-du-Nord, dans le cadre de la tournée pour souligner les 25 ans de la FPSS-CSQ. Il en profite pour rencontrer les membres du personnel de soutien scolaire qui travaillent au CSS de la Rivière-du-Nord.
Violence à l’école
Les élèves sont la source principale de ces incidents qui se traduisent par des cris à son égard (76 %), des blasphèmes ou des sacres (65 %), de se faire lancer des objets (64 %), de recevoir des coups (59 %) et de recevoir des propos injurieux (53 %).
« Nous saluons la réaction du CSS de la Rivière-du-Nord pour avoir été proactif dans ce dossier. Au cours de la dernière année, il a augmenté le nombre d’heures des techniciennes et des techniciens en éducation spécialisée dans les classes au primaire, au secondaire et au service de garde. Il faut prévenir les gestes de violence et intervenir rapidement », précise Stéphanie Tremblay, vice-vice-présidente du Syndicat du personnel de soutien en éducation de la Rivière-du-Nord (SPSERN-CSQ).
Déjà plus de 2 563 démissions du personnel de soutien scolaire en cinq ans dans la région de Laurentides
Au cours des cinq dernières années et de l’année en cours, 2 563 personnes du personnel de soutien scolaire ont démissionné des centres de services scolaires de la région de Laurentides. Il s’agit de 605 démissions au CSS de la Rivière-du-Nord. Ces données excluent les départs à la retraite. Elles ont été obtenues par la FPSS‑CSQ par le biais de demandes d’accès à l’information.
Stéphane Soumis exprime une profonde préoccupation face à cette situation, il déclare : « Nous assistons à une crise importante en éducation. Ces démissions massives ont un impact sur la charge de travail des personnes qui restent en poste et sur la qualité des services que nous offrons. »
Les raisons des démissions
Les raisons derrière cette vague de départs massifs sont variées, souligne Mme Tremblay. « Les gens sont moins attirés par les emplois en éducation. Il faut trouver des solutions pour qu’ils ne quittent pas la profession. Parfois, cela ne demande qu’un peu de souplesse de la part de l’employeur. Par exemple, lorsqu’une personne a besoin d’un congé de ressourcement, c’est presque toujours refusé, alors ces gens ont besoin d’un temps pour soi lorsqu’ils sont épuisés. La reconnaissance, ça commence aussi par de la compréhension ».
Elle ajoute que cela met en péril la qualité des services offerts aux élèves. Les tâches accomplies par le personnel de soutien scolaire sont variées : de la gestion administrative à l’entretien des locaux, en passant par le soutien aux élèves en difficulté. Leur contribution est souvent discrète, mais elle est fondamentale.
La perte de personnes expérimentées et qui détiennent l’expertise est considérable. Lorsqu’il y a des démissions, il faut remplacer et former de nouveau. Il y a un coût important rattaché à cela, il faudrait aussi que le gouvernement en tienne compte.
La FPSS-CSQ appelle à une action urgente du ministre de l’Éducation pour résoudre cette crise. « Malgré les gains obtenus dans les nouvelles conventions collectives, il reste plusieurs éléments sur lesquels il doit agir rapidement pour préserver l’intégrité de notre système d’éducation. Le personnel de soutien scolaire reste profondément préoccupé par le manque de services aux élèves au quotidien », insiste M. Soumis. « Cela passe par une reconnaissance adéquate de leur contribution essentielle, nous sommes déterminants en éducation. »
Des emplois plus attrayants ailleurs
Stéphanie Tremblay précise que des emplois plus attrayants sont offerts dans des entreprises de la région et que plusieurs de nos membres, que ce soient des secrétaires, des ouvriers ou des éducatrices spécialisées, ont démissionné de leur poste pour occuper un autre emploi où ils sont assurés d’obtenir plus d’heures de travail, une charge parfois moins lourde pour un salaire souvent plus avantageux. Notre centre de services scolaire perd ainsi une précieuse expertise », regrette la vice-vice-présidente du SPSERN-CSQ.